lundi 14 septembre 2015

Parlons d'argent

D'après quelques messages reçus aujourd'hui, j'ai le sentiment que certains d'entre vous sont tentés d'essayer Babelcube dans l'(unique) espoir de faire fortune. Je voudrais vous donner quelques exemples chiffrés pour vous aider à garder les pieds sur terre, la tête sur les épaules, bref... Pour que vous ayez tous vos membres à la bonne place !

(Je m'excuse d'avance si mes calculs sont erronés ; je les ai refaits trois fois mais les mathématiques ne sont pas mon fort, je l'avoue. Donc, si vous voyez une erreur, merci de le signaler en commentaire et je corrigerai)

Petit rappel du partage des droits d'auteurs sur Babelcube : http://www.babelcube.com/faq/revenue-share

Exemple 1:
Vous traduisez un livre de 5000 mots et vous espérez en tirer 500 €. Disons que le livre est vendu à 1$ (ce qui est assez courant). Dans ce cas, pour toucher 500 €, le livre devrait se vendre à 1000 exemplaires (1000 exemplaires à 1$ x 55% = 500 € ; j'arrondis un peu, on n'est pas au centime près). Ça peut paraître peu, mais en réalité, c'est déjà une belle vente pour un ebook ; sans compter que beaucoup de livres sont disponibles gratuitement pour les membres de Kindle unlimited ou en cas de promotions éphémères.

Exemple 2:
Vous traduisez un livre de 100 000 mots et vous espérez pour cela gagner 5000 € (soit l'équivalent de 5 cents le mot ; disons qu'on est moins gourmand pour un gros livre, même s'il n'y a pas de raison). Imaginons que le livre se vend cette fois à 5$ (ce qui arrive, cela dit il peut également être vendu à 1$, ou à 10$ si vous avez de la chance). Dans ce cas-ci, vous devez vendre 5800 exemplaires (400 exemplaires à 5$ x 55% + 600 x 40% + 600 x 20% + 4200 x 10% = 5000 €). Encore une fois, c'est un volume assez conséquent pour un ebook d'un auteur à priori peu connu.

Conclusion :
Mon but n'est pas de vous décourager ou de vous dire que traduire via Babelcube équivaut à faire du bénévolat. Comme je l'ai dit dans un autre article, vous pouvez tomber sur un livre qui se vend bien, surtout si vous avez quelques notions de marketing et que vous arrivez à bien le promouvoir. Certains auteurs présents sur Babelcube ont des bestsellers, et certaines de leurs traductions sont également des bestsellers. Mon but n'est pas non plus de vous dire "traduisez des petits livres, c'est plus facile de vendre 1000 exemplaires que 6000" : comme je l'ai dit, le gros livre peut se vendre à 10$, ce n'est pas le même public, bref, ce sont deux choses très différentes et certains livres de 100 000 mots se vendent beaucoup mieux que des livres de 5000 mots.

Je veux simplement éviter que vous vous fassiez de faux espoirs ; le but premier de Babelcube, à mon sens, n'est pas vraiment de gagner des millions (même si ce serait certainement un très bon bonus), et si l'argent est votre motivation principale, vous risquez d'être déçu.

7 commentaires:

  1. Je crois avoir lu sur Babelcube qu'ils ne payaient qu'à partir d'un certain montant, c'est correct ? Il faut attendre d'avoir bien "vendu" pour être payé ? Je ne m'attends à être payé 10€ max par projet, je suis peut-être pessimiste et tant mieux si j'ai de bonnes surprises, mais du coup si j'ai raison, on n'est payé que si cela se vend raisonnablement ? J'ai en tête un seuil de 50€ à atteindre, mais peut-être que je me trompe... Tu as déjà commencé à toucher quelque chose ou c'est trop tôt ?

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  2. Oui, il faut attendre d'avoir atteint 50€ pour être payé (ils font le paiement via PayPal, c'est assez fréquent comme règle dans ce genre de cas). Cela dit, si tu touches 10€ par livre pour 5 livres, c'est bon, tu n'as pas besoin de toucher 50€ par livre :) (je dis ça parce que je m'étais posé cette question au début ;) )
    Pour l'instant je n'ai encore rien touché, mais comme j'ai dit la plupart des livres ne sont même pas encore publiés sur toutes les plateformes, c'est donc beaucoup trop tôt. Sans compter qu'il me semble qu'ils payent 2 mois après (par exemple, pour les ventes du mois d'avril, ils payent en juin, mais à vérifier, je ne suis pas certaine à 100%)

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  3. Du coup, il vaut mieux en traduire au moins 4-5 pour être sûr d'atteindre ce seuil, je trouve ça un peu stressant et ça demande plus d'engagement que je ne m'imaginais. Il faut peut-être aussi attendre un an pour que les ventes "décollent" et encaisser ton chèque de 50€ :P enfin, j'attends les témoignages à venir et tes retours quand tous tes livres auront été publiés sur les sites :)

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    1. Tu auras sûrement une meilleure idée de l'engagement que ça demande et des bénéfices que ça apporte avec les témoignages de traducteurs que je mettrai en ligne ; après tout, je débute seulement, je me fais peut-être une idée plus négative pour éviter d'être déçue. Je préfère toujours imaginer le pire pour n'avoir que de bonnes surprises ; mais ça ne veut pas dire que j'ai raison dans les faits ;) On verra ça la semaine prochaine avec les témoignages, j'espère que ça te remotivera un peu :)

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  4. Il y a encore une chose à prendre en compte dans les calculs: la plateforme de vente prend un pourcentage sur la vente (il me semble que Amazon se garde 70%), donc des 1$ du prix de vente, babelcube n'en recevra qu'une partie sur laquelle il vous versera le pourcentage. Et les paiements se font par Paypal,qui prend également un pourcentage de l'argent qui vous est versé (5% il me semble).

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  5. Et pendant ce temps-là les traducteurs professionnels se battent pour imposer des normes qui leur permettent de vivre. Vous vous faites exploiter par une société sans scrupules.

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    1. Encore une fois, BC n'est rien de plus qu'une plateforme dans le même style que Booking ou Weekendesk, et je ne trouve pas qu'elle "exploite" qui que ce soit. Elle prend une commission en échange de services (l'entretien d'un site web ça a un coût, ils s'occupent de publier les traductions sur les différentes plateformes, etc.), et à l'instar de l'auteur et du traducteur, si le livre ne se vend pas, BC ne touche rien non plus. Alors oui, certes, on peut admettre que BC travaille moins que le traducteur, mais le site touche également moins, ça me semble donc plutôt honnête au niveau du principe. Ensuite, comme je le dis dans un autre commentaire, à partir du moment où le livre ne se vend qu'à 100 ou 200 exemplaires, comment pourrait-on payer le traducteur à un tarif normal? La seule solution dans ce cas est de ne pas traduire le livre, ou de demander à l'auteur de payer la traduction de sa poche... On parle ici de livres de petits auteurs autoédités, qui ne génèrent pas de recettes suffisantes pour rémunérer un traducteur au prix habituel. (Il y a sûrement des dérives et certains auteurs qui ont les moyens utilisent pe BC pour obtenir une traduction à moindre prix, c'est possible, mais sincèrement je pense que ce serait un mauvais calcul de leur part.)

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